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Le massacre de 48 tirailleurs sénégalais, à Chasselay, en juin 1940, avait été photographié par un soldat allemand. Ces photos ont été publiées dans un livre.
Le hasard a voulu que Baptiste Garin, collectionneur qui demeure à Troyes, fasse l’acquisition, fin 2019, de l’album de photos d’un soldat allemand. Celui-ci souhaitait garder la trace de son quotidien pendant les combats, menés, en France, en 1940.
Des images bien identifiées
Le militaire a été témoin du massacre effroyable où périrent 48 tirailleurs sénégalais. Ces hommes venaient des colonies de l’ouest de l’Afrique pour défendre la France. La silhouette du Mont-Verdun permet d’identifier le lieu.
Au milieu de cet après-midi du 20 juin 1940, les soldats français, qui se rendent, après la bataille, sont séparés en deux groupes en fonction de la couleur de leur peau. Ils avancent sur la route de Les Chères. Au lieu-dit, le Vide-Sac, à la limite des deux communes, les Africains sont contraints de se diriger dans un pré qui longe la route, tandis que les tourelles des chars tirent dans leur direction et les abattent. C’est ce court instant que montrent les huit photos de l’album. Elles mettent sous nos yeux l’horreur de ce qui est vécu par les tirailleurs. Les regards de ces jeunes gens qui avancent, les bras levés, expriment l’effroi, l’incompréhension, le fatalisme peut-être ? En face : l’indifférence de la sentinelle allemande.
Ces images permettent d’apporter des corrections aux rumeurs répandues jusqu’à nos jours. Longtemps, on a cru que ces jeunes hommes avaient été tués par la sinistre division SS-Totenkopf, alors que ce sont des soldats de la Wehrmacht qui ont été identifiés sur les clichés. On a aussi beaucoup colporté le bruit que les cadavres avaient été écrasés par les chenilles des chars. Les photos montrent une quarantaine de corps intacts abandonnés dans le pré. Ils seront ensevelis au Tata sénégalais avec 148 autres soldats de la “Force noire”.
POUR RAPPEL : interview de Julien Fargettas :